Bénédicte et Emmanuel RUPPERT-LEROY

CHAMPAGNE RUPPERT-LEROY

4 ha à Essoyes dans l'Aube, au coeur de la côte des Bars, ce vivier de jeunes vignerons passionnants, qui ont compris très tôt que le champagne est un vin, que le vin est issu du raisin et que tout (ou presque) se joue donc à la vigne. Puissent les "nobles" maisons de la champagne historique et prestigieuse en prendre de la graine (l'Aube est encore méprisée pour sa soit-disant "absence" de terroirs).

Bénédicte Ruppert et Emmanuel Leroy étaient profs de gym. et les parents de Bénédicte possédaient quelques arpents de vigne. Alors, en 2009 débute leur aventure vigneronne et, d'entrée de jeu leur volonté de s'inscrire dans leur écosystème sans bousculer l'environnement. Apprentissage de la culture biodynamique, enherbement des sols, polyculture et élevage : la préservation de la bio-diversité est une préoccupation constante pour ce jeune couple qui vit au rythme de la nature.
Trois ilôts sont plantés en vigne : Fosse-Grely et Papillon, Martin Fontaine, Les Cognaux. Du Chardonnay et du Pinot Noir pour un total de 6 cuvées (5 de blanc et 1 de rosé). Pas de levurage, pas d'ajout de SO2, élevages sur lies en fûts et demi-muids...Pas original penseront les habitués de Sélosse, Egly-Ouriet, Emmanuel Lassaigne et autres précurseurs. Oui, mais cette champagne là ne représente rien dans l'océan des bulles "classiques" (surtout classiquement ultra-technologiques) et les convertis sont rares. Alors il faut saluer et soutenir ces jeunes créateurs de grands vins de champagnes vivants et vibrants : leur exemple fera école bon-gré, mal-gré auprès des maisons champenoise qui voient plus loin que les cours de la bourse et la consommation bling-bling.
Les volumes sont faibles, pour bien soigner leur vigne, ils limitent la superficie à ce qu'ils peuvent raisonnablement cultiver seuls. Les bouteilles sont rares, il ne s'agit pas d'une boisson d'abondance. Ce sont des vins profonds, des champagnes vineux et aériens à la fois, qui suggèrent les sensations plus qu'ils ne les imposent. Tiens, Auguste Renoir qui repose dans le cimetière d'Essoyes, aurait sûrement apprécié ces champagnes "impressionnistes" !